Un peuple en résistance

Depuis son soulèvement pour la démocratie en 2011, le peuple syrien ne cesse de subir la répression du régime sanguinaire de Bachar el-Assad. Les bombardements systématiques à coup de barils d'explosifs, les attaques au gaz sarin, la mort par la famine organisée comme à Madaya dessinent un paysage de désastre : une Syrie exsangue, une génération d'enfants sacrifiée et plus de 250 000 morts...

Ce régime ne tient que par l'appui des milices iraniennes et du Hezbollah libanais mais aussi, depuis cet automne, par l'intervention aérienne massive de Poutine, prêt à tout pour maintenir Bachar en place. Sous couvert d'une intervention contre Daech ou Al Nosra, les bombardements russes visent d'abord les forces de la révolution syrienne, l'Armée Syrienne Libre et les populations civiles. 

Les grandes puissances impérialistes dont la France ont, dans un premier temps, laissé le régime martyriser le peuple syrien, puis, face au développement de Daech, elles ont décidé d'intervenir directement contre Daech tout en laissant le régime de Assad et ses alliés poursuivre leurs exactions. Or c'est la politique même du régime qui est le sergent recruteur des organisations djihadistes. La volonté des grandes puissances de se coordonner plus fortement avec les Russes, voire avec le régime d'Assad, risque d'être dramatique pour le peuple syrien.

Pourtant la révolution vit. Avec l'énergie de ceux qui se savent acculés, les Syriens cherchent et continuent à s'organiser démocratiquement avec des conseils locaux par exemple, tentent de maintenir un système de santé et d'éducation dans les pires conditions possibles. Nous n'oublions pas non plus celles et ceux qui risquent leur vie pour informer le monde de l'horreur des exactions du régime ou de Daech. A l'instar de Naji Jarf, assassiné à Gaziantep, ou les reporters du réseau «Raqqa is being slaughtered silently», ils payent un tribut terrible. Ce sont vers celles et ceux qui luttent pour un futur débarrassé du régime d'el-Assad comme de Daech que doit aller notre solidarité.

(Bulletin ARS, janvier 2016)