Syrie : un 1er mai sous les bombes

Le 04 avril, le régime syrien larguait des bombes contenant du gaz sarin sur Khan Cheikhoun, faisant 87 morts. Trois jours plus tard, les USA bombardaient la base aérienne de Shayrat, après avoir averti les Russes pour que ces derniers évacuent auparavant leurs propres équipements.

Depuis ? Les massacres continuent : jusqu’à ce jour, les avions syriens et russes poursuivent leurs bombardements, sur les civils notamment (les marchés, les hôpitaux, les camps de réfugiés...). Ainsi entre le 7 et le 11 avril, les avions russes et syriens massacraient plus de 98 civils. Entre mars 2011 et mars 2017, plus de 320 000 morts ont été comptabilisés (dont plus de 206 900 civils). Le régime d’Assad et les régimes russe et iranien (avec leurs bras armés tels le Hezbollah libanais) sont responsables de plus de 94 % des morts civils.

Pourquoi ? Car en 2011, le peuple syrien s’est soulevé massivement et pacifiquement contre plus de 40 ans de dictature dirigée par Assad, père puis fils. Une aspiration à la liberté totalement juste, à laquelle le régime syrien a répondu par une répression sans nom, relâchant nombre de chefs islamistes de ses prisons en 2011, et laissant Daech prendre sans combat nombre de villes et casernes. Cette révolution, aucun gouvernement ne l’a soutenue. Ainsi, les USA et la France délivrèrent des armes au compte goutte à l’opposition qui se vit refuser toute arme pour défendre les civils contre la mort venue du ciel. L’aide humanitaire de l’ONU a pour l’essentiel été livrée au régime. Quant au Qatar, l’Arabie Saoudite et la Turquie, ils ont préféré financer les forces islamistes pour étouffer la révolution.

L’abandon du peuple syrien, le pourrissement de la situation en Syrie ont favorisé l’émergence de Daech et de forces proches d’al-Qaida, puis leur renforcement. C’est alors qu’une coalition internationale, menée par les USA (et dont fait partie la France), est intervenue militairement en Irak puis en Syrie, contre Daech, confortant ainsi la propagande djihadiste et causant nombre de morts civils (plus de 3100 depuis 2014, en Irak et Syrie). Ouvrant la voie à l’intervention russe qui vise à écraser la révolution syrienne. Puis ouvrant la voie à l’intervention turque dont l’objectif premier est d’écraser les forces kurdes du PYD.

Malgré les bombes, les civils syriens continuent de travailler, d’organiser la vie au quotidien (éducation, secours, logement…) et de manifester : contre certaines forces islamistes (notamment contre Hay’at Tahrir al-Cham), contre les déportations qui se poursuivent, contre les massacres du régime et de ses alliés. Dans des zones sous contrôle du régime, comme à Sweida le 17 avril, des hommes et femmes syriens exigent aussi, toujours, le départ de Assad.

Aujourd’hui, le peuple syrien est l’otage des grandes puissances et certains acteurs politiques, comme le dictateur Sissi ou, en France , Marine Le Pen, soutiennent Assad. A l’inverse, nous considérons que le combat du peuple syrien pour la liberté et le droit à vivre dignement reste entièrement légitime ; l’accueil de ses exilés ne saurait être transigé. Et c’est au mouvement ouvrier que revient en premier lieu la tâche de le soutenir dans ces luttes. Car la défense des libertés est un combat qui n’a pas de frontières.


° Arrêt immédiat de tous les bombardements en Syrie !

° Levée immédiate de tous les sièges !
° Libération immédiate de tous les prisonniers politiques !
° Départ de toutes les forces armées étrangères de la Syrie !
° Mobilisation internationale pour l'aide humanitaire et l'accueil des réfugiés !

Ni Assad, ni Daech ! C'est au peuple syrien et à lui seul de décider de son avenir. La revendication du peuple syrien pour le départ de Assad et la fin de son régime, immédiatement et sans condition, est légitime.


Collectif Avec la Révolution Syrienne : Alternative Libertaire, Cedetim, Émancipation, Ensemble, Forum Palestine Citoyenneté, L’insurgé, NPA, UJFP, Union syndicale Solidaires